Un matin de décembre 2021, je reçois un appel de Delphine Hugonnard, elle me parle d’une exposition sur Corto Maltese qui va venir prendre place plusieurs mois à la Maison des douanes. Un temps fort se prépare pour septembre et elle me demande si j’ai envie de proposer « quelque chose ».

« Quelque chose », ce sera forcément pour moi un spectacle. Corto, je le connais mal. Corto, il est mythique et énigmatique. Corto, l’homme de papier charismatique d’Hugo Pratt est beau et courageux sous le génie de la plume de son créateur.

C’est l’occasion de mieux le connaitre. Je sens qu’on a tous besoin de lui, de s’inspirer de sa grande liberté, de la façon très simple qu’il a de s’affranchir de tous les principes avec un profond humanisme. Comme tous les mythes, Corto a traversé le temps pour venir éclairer notre présent.

J’imagine instantanément un spectacle avec un dessinateur, qui expliquerait le processus créatif d’Hugo Pratt, et un acteur, qui incarnerait Corto avec un récit à la première personne. Je sens aussi la nécessité d’un univers sonore intense fait de dialogues, issus des bandes dessinées, d’archives d’interviews et de musiques.

Seulement, la condition sine qua none est que mes deux complices le dessinateur Florent Silloray et l’acteur Pierre Renverseau acceptent.